J’ai cousu cet hiver la veste Manhattan de Maison Fauve, ma toute première veste. Cela faisait longtemps que je ne portais plus de vestes tailleurs, faute d’un modèle qui me convienne dans le prêt-à-porter. Beaucoup trop de modèles possèdent un tissu ou une doublure contenant du synthétique, ce qui n’est pas idéal. Je n’arrivais pas à trouver une veste en tissu 100% pure laine avec doublure sans polyester.
Lorsque Maison Fauve a sorti sa collection Empire State of Fauve, je n’ai pas tout de suite flashé sur la veste Manhattan. Néanmoins, à force de voir des réalisations et en regardant la vidéo tuto, je me suis dit que c’était l’occasion de se lancer !
J’ai recherché pour coudre cette veste une gabardine de laine à 100% et une doublure 100% viscose. J’ai trouvé mon bonheur chez My Little Coupon avec une gabardine de laine noire et une jolie viscose au tissage twill. Les deux ne sont plus disponibles. Je voulais me faire une jolie veste noire, tout en utilisant des tissus un peu moins chers que les superbes laines de Stragier. Une sorte de toile portable, en quelque sorte ! J’ai choisi 2 boutons Dotty Night de chez Atelier Brunette pour terminer cette veste Manhattan de Maison Fauve.
Le patron de la veste Manhattan de Maison Fauve
Comme Manhattan est une veste tailleur, elle comprend énormément de pièces. Prévoyez donc un certain temps pour décalquer, puis découper l’ensemble des pièces. Marquez bien tous les crans, ainsi que tous les tracés de pinces pour ne pas vous poser de question lors de la couture. Pour les pinces j’ai utilisé un fil de bâti pour marquer la pointe puis j’ai retracé la pince à la craie.
Le patron est très bien fait. Je n’ai jamais été déçue sur ce point comme le montrent mes nombreuses cousettes Maison Fauve. Chaque pièce est bien indiquée doublure ou tissu principal. Je n’ai pas trop eu de problème pour retrouver mes pièces de patron une fois découpées. Pas besoin donc de marquer les numéros. Mes deux tissus possèdent des endroits / envers assez différents l’un de l’autre, donc pas de problème là-dessus non plus.
Dites-vous bien que comme c’est doublé, vous avez quasiment deux vêtements à découper. L’un dans le tissu principal, l’autre dans la doublure. J’ai décidé de me lancer totalement pour ce projet puisque j’ai fait la version poche passepoilées et non plaquées. Dans ce cas-là, vous aurez aussi plein de petites pièces pour la poche. En revanche, je n’ai pas fait la poche intérieure, faute d’y voir un intérêt dans la vie quotidienne.
Le patron indique que de nombreuses pièces doivent être thermocollées. J’ai utilisé le thermocollant G700 de Vlieseline que j’ai trouvé très agréable à travailler. C’est un thermocollant en coton tissé, plus stable que le thermocollant H180 en synthétique que j’utilise habituellement.
Prévoyez-vous un temps de préparation pour ce patron bien plus important que pour une blouse ou une robe. Sur cette pièce, entre le décalquage, le découpage, le thermocollage, j’ai sans doute passé quasiment 1 jour et demie de préparation. J’ai bien sûr étalé ce temps sur plusieurs jours, mais je pense que si je mets tout bout à bout ça doit être ça. Sans doute, pour la deuxième version, j’irai un peu plus vite car je serai plus familière avec les pièces ! J’ai utilisé la taille 40 pour la veste, en suivant mes mesures sur le tableau de tailles.
Le montage de la veste Manhattan de Maison Fauve
Comme il s’agissait de ma première veste tailleur, j’ai regardé de nombreuses fois le tutoriel vidéo de Maison Fauve. Et je vous confirme qu’il m’a été très utile et que je ne sais pas si j’aurais réussi à la monter correctement du premier coup avec juste le livret ! J’ai énormément aimé coudre cette veste, malgré un temps long et quelques challenges.
Le point technique majeur : les poches passepoilées !
Comme je l’indiquais plus haut, je ne voulais pas des poches plaquées qui pour moi ne « font pas tailleur ». Le point technique majeur pour moi a donc été la réalisation des poches passepoilées, une première !
Etant donné que je suis une vraie kamikaze (et que j’avais 3m de tissu, de quoi re-découper des pièces en cas de loupé), je n’ai pas fait de test avant de me lancer. La vidéo m’avait parue très claire. Et je vous confirme que si vous suivez bien les instructions et que vous êtes bien précis dans le montage, tout se passe très bien. J’ai juste un peu galéré avec les épaisseurs car ma gabardine de laine n’est pas très fine.
Et pour la prochaine fois, je ferai les fonds de poche dans un coton plutôt que dans la viscose de la doublure, peut-être un peu fragile. Et plus stable et facile à monter qu’un twill de viscose pour doublure ultra-glissant !
Le montage de la veste en tissu principal avec la doublure
C’était aussi la première fois que je faisais un vêtement 100% doublé. Je vous conseille de bien placer les pièces comme il est indiqué dans la vidéo. Encore une fois, je ne sais pas comment j’aurais fait sans ! Posez bien le vêtement à plat et tournez le bien dans le sens indiqué. L’assemblage des poignets des manches m’a un peu donné du fil à retordre. Je n’arrêtais de faire « twister » mes manches et je n’arrivais pas à faire correspondre les crans. Il faut bien retourner sur l’endroit de quelques cm les 2 parties doublure et tissu pour trouver l’astuce ! Une fois cela aligné je n’ai plus eu qu’à coudre.
Un des points sur lequel je m’éloignerai des instructions de montage sur ma prochaine version, c’est le placement de l’ouverture pour retourner la veste. Comme vous l’imaginez, l’assemblage de la doublure et du tissus principal se fait endroit contre endroit. Vous devez donc laisser une ouverture qui vous permet à la fin de retourner le vêtement entièrement sur l’endroit. Dans les instructions, cette ouverture dans la couture côté entre 2 pans de doublure. La prochaine fois, je laisserai cette ouverture lors du montage de la doublure avec le bas de la veste. Car la couture pour fermer se retrouvera cachée sous le pli d’aisance du bas de la doublure. Je trouve cela plus élégant.
Au final : un projet plus que satisfaisant
Le reste de la veste ne m’a pas posé de difficulté majeure, peut-être à l’exception du montage des manches, où j’ai trouvé le placement des crans un peu confus. Finalement, en regardant la vidéo et en alignant du mieux que j’ai pu, je suis tombée sur le bon résultat. Le reste du montage ne pose pas de difficulté majeure. Si vous avez déjà cousu des pinces ou monté une parementure, alors cela devrait se faire sans encombre. Le montage des épaulettes et des cigarettes de tête de manche ne m’a pas posé de difficulté du tout.
En tout cas, une fois la veste retournée sur l’endroit, quelle satisfaction de voir son vêtement sans aucune couture apparente ! C’est vraiment une fierté incroyable ! La dernière étape consiste à piquer les boutonnières et les boutons et à refermer les quelques endroits où la doublure est encore ouverte !
La veste Manhattan au porté
Quelle fierté et quel plaisir d’enfiler la veste Manhattan une fois la couture terminée ! Le tombé de la taille en T40 me correspond très bien. La doublure en viscose permet de glisser ses bras dans les manches sans aucun problème. Très importante donc, cette doublure glissante !
Cette veste est vraiment une veste d’hiver. Elle a un tombé très lourd et très structuré. Et ce tissu 100% laine me paraît très chaud et idéal pour les bureaux chauffés à 19 degrés !
Au printemps, je ferai ma version été de ce patron. Je possédais il y a un moment une veste Sézane nude pour l’été et les cérémonies, mais j’avais fini par la revendre. Je n’aimais pas le ressenti sur ma peau à cause des matières synthétiques. Ma prochaine version sera dans un crêpe de laine Stragier nude acheté aux soldes de janvier. En doublure, j’utiliserai un twill de cupro bemberg de chez MeterMeter (il n’est plus disponible désormais). Hâte d’y être et de vous la montrer !
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